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«Je cours après des béances charnelles à
hériter de mots qui lient des phrases
que je voudrais écrire»
Dodeliner d'indociles idées - Marie Mélisou…
 
 

 

 

Poèmes



Recueil DODELINER D'INDOCILES IDEES, éditions Encres Vives, 2003
Recueil D'OMBRES ET D'OSCILLATIONS, éditions Encres Vives, 2008
Recueil UNE FOIS TOUS LES JAMAIS, éditions Encres Vives, 2010
Recueil CARNET D'UN VOYAGE NORDIQUE, Lieux, Encres Vives, 2011

(...)"C'est à peine soutenable
des paroles si pures
des racines qui me retrouvent
pour me prendre dans sa brume
en outil en baume
en musique en écho
en passerelle en coffre à trésor" (...)

Comment trier plus d'un millier de poèmes écrits en quelques années ? Comment les donner à lire, les assembler en recueils ou les laisser tomber doucement dans l'oubli ?
Plusieurs années après le moment de l'écriture, rapide le plus souvent, retravaillé pour quelques-uns, je me souviens exactement des sentiments éprouvés qui m'ont amenée à poser les mots de chacun d'eux. Complicité avec un lieu, un événement, un objet, avec vous, toi ou moi-même…
Je sens pourquoi j'en aime certains comme je sais pourquoi ils sont violents, tendres, crachés, hurlés, susurrés. La plupart du temps, je sens ceux quelconques, réussis ou surprenants. Recul différent qu'avec une nouvelle ou un roman.
Ce que j'aime en poésie, plus qu'en toute autre écriture, c'est ce sentiment fort d'un fil qui me relie avec l'invisible, qui guide mes idées, qui offre des mots, LE mot qu'il faut.. Lorsque l'indicible devient poème.
Sans ordre ni coup de cœur crescendo, en voici quelques-uns…

Pour les reproduire ou les utiliser, merci de me contacter auparavant…

« Il faisait si chaud cet été-là que même les feuilles mortes
venaient boire l'eau des bêtes dans les plats de terre. »

Éloge d'une Soupçonnée - René Char

Ahorititita

Deux coeurs qui battent, sans silence, sans mystère, sans mourir, en cigales. Quoique, renaissant de peu, la mort n'est jamais loin. Belle, installée en vigie, elle joue au pirate et dort peu. Deux coeurs qui battent et se mangent de Je t'aime, tu m'aimes, il m'aime, ils s'aiment.
Tant de nuits venues de si loin, sans apprendre, en sachant, la voix, le sel et les brindilles en temps maudit de décembre ou un novembre au coeur d'août.
Corps et âmes se colportent galopent et s'assistent, tels des oiseaux en tireurs d'élite qui conduisent les branches à fouetter l'ensorcelé temps. Et les oreilles, à peine au-dessus du coeur, qui peuvent souffrir d'entendements malheureux et comprendront Je sème, tu sèmes, il sème, ils sèment.
Cela fait-il une différence ?

La joue tendue au carreau, la louange un brin moqueuse, nous sommes voués à la connaissance en fagots de souffles, à l'obéissance en brouettes pleines, à l'innocence en tartines fines mais vigoureusement tranchées. Mon singulier, unique et compliqué, de trop, je vole ta tranquillité. Pas « en trop », mais « trop-trop », comme il existe en espagnol « ahorititita », « petite-petite tout de suite ». Mon singulier, précieux et sans rival, lâche des mots cactus, forts, violents, des taches, des haches et se cache sans comprendre.

Le miroir se brise.
Je me cogne aux morceaux. Des débris s'incrustent dans ma chair qui se met à saigner. Tout le sang qui s'écoule terrorise les deux coeurs et les quatre oreilles.

Richesses où il est écrit dans les nuages du ciel que nous souffrons, nous épouvantons, nous nous affaissons et nous ensevelissons.
Tristesses où il est lu, comme les contes sont joués, que le soleil divise le hamac d'instants, tué par la cupidité, déments étiolements.
Tout le sang qui s'écoule a l'importance détonante, racontée, murmurée, oubliée. On espère rangée.
Je des-aime, tu des-aimes, il des-aime, ils des-aiment, je dé-sème, tu dé-sèmes, il dé-sème, ils dé-sèment...

06 - 07

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Nouvelles


Fausse douceur des roses et violence des requins du lagon... presque toutes mes nouvelles tournent mal. Comme si malgré moi, elles étaient mon mode d'expression pour évacuer les angoisses les plus redoutables ou les terreurs les plus larvées.
Philippe Djian, dans son roman «Échine», fait dire à son héros : « La nouvelle, c'est un petit avion de papier que tu envoies dans les airs, tandis que le roman c'est comme si tu devais arracher du sol un bombardier rempli jusqu'aux oreilles, tu t'imagines... ? »
J'aime assez cette définition.

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